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Paléontologie : Galets gravés de La Colombière

Une collection unique d’objets gravés, véritables objets d’art mobilier, est conservée dans les Collections de Géologie de l’Université Claude Bernard Lyon 1.

Glossaire

Magdalénien (le nom vient de l’Abri de la Madeleine en Drodogne) : Culture de la fin du Paléolithique supérieur, entre -17 000 et -10 000 ans. L’outillage lithique, de pierre taillée très fines et diversifiées, est associé à une riche industrie osseuse, au développement de la gravure et de l’art rupestre.

Paléolithique (le nom vient du grec palaios, ancien et lithos, pierre) : période la plus ancienne des temps préhistoriques, qui se caractérise par l’invention et le développement de l’industrie de la pierre taillée. Le paléolithique supérieur débute vers -40 000 ans et se termine vers -10 000 ans et est marqué par l’apparition d’Homo sapiens, l’homme moderne.

Propitiatoire (du latin classique propitiare, fléchir par un sacrifice) : qui a pour objet de rendre propice, de favoriser la réalisation d’un événement.

L’abri de La Colombière, situé sur la commune de Neuville-sur-Ain (Ain), constitue l’un des principaux sites du Paléolithique supérieur du Jura. Il se situe sur la rive droite de la basse vallée de l’Ain. Orienté au Sud, il présente des dimensions exceptionnelles avec une longueur de 54 mètres, une profondeur de 6 à 10 mètres, et une hauteur allant jusqu’à 13 mètres.

Cet abri a livré de nombreux outils et armes en silex. Sur la base de ces objets, et de fragments de poterie, le site est daté de -17 000 à -10 000 ans et attribué à l’industrie magdalénienne du Paléolithique supérieur (voir encadré).

Le site a été découvert en 1867 par Adrien Arcelin, archéologue préhistorien. Il a été fouillé en 1913 par L. Mayet et J. Pissot : ils y découvrent 14 galets, une omoplate et un os de mammouth, tous gravés. Il est inscrit sur le registre des Monuments Historiques le 28 décembre 1946. En 1948, H. Movius, de l’Université de Harvard, reprend la fouille du site. Il découvre un nouveau galet, précise l’âge du site et étudie l’industrie lithique et osseuse. Depuis lors, les galets ornés, véritables œuvres d’art, sont régulièrement étudiés.

Un bestiaire fabuleux

L’abri de La Colombière a marqué le début des études préhistoriques dans la région lyonnaise. Les galets font partie des objets les plus remarquables de l’art mobilier paléolithique. Les galets sont abondamment ornés. Ils montrent une superposition de multiples gravures, en particulier de figures animales qui forment un véritable bestiaire : des chevaux, des rhinocéros, des ours, des félins, des rennes, des bovinés, des caprinés, deux chamois, deux mammouths, un bœuf musqué et d’autres animaux indéterminés. Des signes (flèches) et des motifs en forme de rubans, géométriques ou abstraits, ont également été identifiés.

Plusieurs significations ont été avancées pour ces galets ornés. Objets chamaniques, galets propitiatoires (voir encadré) pour la chasse, carnets de croquis … les interprétations sont multiples et la prudence reste de mise.

Gravure d'un rhinocéros Gravure d'un cheval Gravure d'un cheval

La première figure humaine préhistorique

Gravure sur os plat de mammouth représentant une figuration anthropomorpheLa pièce maitresse de ce mobilier est une gravure sur os plat de mammouth représentant une figuration anthropomorphe, d’autant plus importante qu’elle était la première découverte d’une figuration humaine préhistorique. A l’époque de sa découverte, cette représentation anthropomorphe a été rapprochée de l’Homme de Néanderthal et de l’Homme de Piltdown (une des impostures les plus célèbres de la paléontologie), même s’il fut rapidement conclut qu’elle ne permettait pas de connaitre l’apparence de nos ancêtres du Paléolithique supérieur. Cette gravure est un des grands exemples d’objet archéologique ayant provoqué des interprétations multiples, dont certaines très « originales ». Ses découvreurs L. Mayet et J. Pissot reconnaissaient la figuration d’une silhouette féminine. D’autres voyaient une scène érotique ou un examen médical … alors que l’interprétation actuelle est celle d’une juxtaposition de la ligne dorsale d’un ours et d’un renne.

Pour aller plus loin

Visites : Les visites sont guidées et commentées par les conservateurs. Elles ont lieu en semaine ou le samedi matin. Une réservation, par courriel ou téléphone, est nécessaire. Elles concernent tous les publics: étudiants, personnels de l’université, associations, autres publics adultes et enfants (10 ans ou plus). Elles sont organisées pour un groupe de 8 personnes minimum et 20 personnes maximum (pour des questions pratiques).

Informations et contacts : consultez le site internet des collections

2 commentaires sur “Paléontologie : Galets gravés de La Colombière”

  1. Bonjour,

    J’ai acquis un galet gravé représentant un serpent. Celui-ci a été prélevé dans le désert du Sahara par un marocain.
    La configuration de votre site ne permet malheureusement pas de vous faire parvenir des photos.
    Après de vaines recherches, je ne peux toujours pas obtenir d’informations satisfaisantes.
    Merci de votre retour.
    Bien à vous

  2. Je viens de trouver un galet gravé , barré de 3 stries horizontales qui paraissent naturelles, il y a des grands ” X” verticaux gravés qui semblent vouloir , en se croisant, représenter des losanges, vu l’usure cela parait très ancien, qui pourrais je consulter ou envoyer des photos..

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