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Santé environnementale

comment ne pas ajouter à la culpabilité des parents ?

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« ne pas ajouter à la culpabilité des parents » ​

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« ne pas ajouter à la culpabilité des parents »

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Santé environnementale : « ne pas ajouter à la culpabilité des parents »

Santé environnementale : « ne pas ajouter à la culpabilité des parents »​

Par Matthieu Martin.

Ville de demain | Dans un environnement où les risques d’exposition sont partout pour les enfants, la posture du médecin est cruciale pour éviter d’alimenter la culpabilité des parents. Un axe important de la santé environnementale, soutient Aurélie Portefaix, pédiatre aux Hospices civils de Lyon.

« Aujourd’hui, on peut avoir le sentiment que, quoi que l’on fasse, on expose ses enfants à des risques environnementaux ». C’est le constat que fait Aurélie Portefaix, pédiatre aux HCL. Pollution de l’air, de l’eau, exposition aux pesticides, aux plastiques, aux perturbateurs endocriniens. Difficile de s’en prémunir complètement, d’autant plus lorsqu’on habite en milieu urbain. Et en effet, la liste des sources de pollution environnementale a de quoi angoisser plus d’un parent.

D’après l’OMS, les facteurs environnementaux qui pourraient être évités ou supprimés provoquent 1,4 million de décès par an – environ 15% des décès. L’enfant y est particulièrement exposé. Dès la grossesse et durant l’enfance, le corps de l’enfant en développement présente des « fenêtres de vulnérabilité », des périodes de sensibilité accrue aux polluants. Il en est ainsi de la formation du microbiote – qui a acquis toutes ses fonctions à l’âge de 5 ans –, ou du développement d’allergies. C’est pourquoi la santé environnementale et la recherche dans ce domaine vont prendre de plus en plus de place en pédiatrie dans les années à venir, prédit Aurélie Portefaix. Pour cette médecin responsable scientifique pédiatrie et maladies rares du Centre d’Investigation Clinique aux Hospices civils de Lyon, toute la question est de savoir comment évaluer l’impact de l’environnement sur la santé des enfants.

« la recherche en santé environnementale en est encore à ses débuts, en particulier lorsqu’on s’intéresse à l’enfant »

La santé environnementale figure parmi les priorités de santé publique. Mais relier santé et environnement se révèle extrêmement complexe. Ces deux composantes sont à la fois étroitement liées tout en recouvrant des aspects très larges de la santé. Or, la recherche en santé environnementale en est encore à ses débuts, en particulier lorsqu’on s’intéresse à l’enfant, souligne Aurélie Portefaix.

Quel effet des excipients médicamenteux chez les enfants ? Quelle balance bénéfices-risques à prescrire telle vitamine plutôt qu’une autre ? Quel lien entre puberté précoce et lieu de vie ? Pour répondre à ces questionnements, les scientifiques ont besoin de construire des outils et des méthodologies robustes, afin d’exploiter les informations des patients, les données de santé et les croiser avec des bases de données écologiques (par exemple l’utilisation des pesticides sur le territoire).

Pour se faire, le médecin doit s’entourer de spécialistes aussi bien en informatique, en écologie ou en sciences sociales, prône Aurélie Portefaix qui poursuit une thèse au Laboratoire de biométrie et biologie évolutive (LBBE). Que ce soit pour construire des algorithmes, pour interpréter les données écologiques, ou dans la façon de poser les questions au patient pour établir des liens entre santé et environnement. S’il peut paraître anodin, ce dernier axe s’avère en réalité crucial. Car derrière se trouve la question de la culpabilisation des parents – « c’est de ma faute si mon enfant est malade, je l’ai exposé à tel risque ». Dans un environnement où les risques d’exposition sont partout, la posture du médecin est cruciale pour éviter d’alimenter la culpabilité des parents.

Il s’agit aussi de tenir compte de la réalité sociale des patients, ajoute Aurélie Portefaix : « on doit informer les parents sur la balance bénéfices-risques, mais aussi tenir compte de la façon dont cela peut s’adapter à la vie des gens. Par exemple, manger bio n’est pas toujours à la portée de toutes les familles et dans ce cas peut ajouter à la culpabilité des parents ».

Ces dimensions de la santé environnementale restent à développer. C’est d’ailleurs toute une partie du travail de cette pédiatre, également référente recherche du Pôle de Pédiatrie de l’HFME : structurer la communauté pédiatrique autour de la santé environnementale et fédérer d’autres compétences hors du champ médical. Ce qu’elle revendique au sein du projet Shape-med pour une santé globale dans lequel elle est impliquée : « en matière de santé environnementale, le médecin doit reconnaître qu’il ne sait pas tout et qu’il est nécessaire de se tourner vers d’autres compétences scientifiques hors du champ de la médecine, mais tout aussi importantes pour développer cette recherche ».

Aurélie Portefaix est pédiatre aux Hospices civils de Lyon. Elle travaille au centre d’investigation clinique (CIC) en tant que responsable scientifique en pédiatrie sur les maladies rares. Elle est également référente recherche du pôle pédiatrie de l’Hopital Femme Mère enfant (HFME).

Également en thèse au Laboratoire de biométrie et biologie évolutive (LBBE), son axe de recherche concerne la santé environnementale de l’enfant.

Un dossier Sciences pour tous réalisé à l’Université Claude Bernard Lyon 1

Comment créer des espaces plaisants à vivre pour toutes et tous, performants dans leur manière de rendre des services multiples, et adaptables et résilients face aux défis de l’Anthropocène ? Ces derniers, dans un contexte d’urbanisation croissante, ont démontré aux décideurs comme aux citoyens qu’un changement de paradigme est nécessaire. Il n’est plus possible de concevoir une métropole comme un territoire largement découplé de la nature, mais bien d’imaginer des territoires urbains et péri-urbains comme des socio-écosystèmes où humains et non-humains peuvent vivre en harmonie. 

S’appuyant sur des recherches et des travaux en cours à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et dans les laboratoires lyonnais, des chercheurs et des chercheuses posent un regard sur la ville de demain, et l’importance de renouer avec notre environnement, de lui faire de la place et de le faire durer.

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