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Stéphanie Jacquet, le virus de la recherche

Stéphanie Jacquet - © Fondation L’Oréal

Stéphanie Jacquet est lauréate de la bourse l’Oréal 2020. Mais qui se cache derrière la blouse blanche ? Sciences pour tous est allé à la rencontre de cette chercheuse passionnée de parasitologie. 

Ton parcours universitaire ? J’ai fait mon cursus universitaire à Montpellier en filière scientifique : d’abord une licence en biologie des organismes et un Master spécialisation en parasitologie, qui a débouché sur une thèse dans l’unité mixte de recherche ASTRE, au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Et depuis 2016 je suis post-doctorante à Lyon entre deux structures : le Laboratoire de biométrie et biologie évolutive et le Centre de recherche international de recherche en infectiologie.

Tu travailles sur quoi ? Je travaille sur les interactions entre chauve-souris et virus. J’essaie de comprendre comment les chauves-souris coexistent avec les virus, et en particulier comment elles font pour se défendre lors d’infections virales. Ce en étudiant leur système immunitaire inné, en particulier leur immunité antivirale.

Qu’est-ce qui t’a amené vers les sciences ? Au départ, je voulais être enseignante. C’était mon objectif en arrivant à Montpellier. Et puis j’ai suivi un cours de parasitologie lors de mon cursus qui m’a fascinée. Ça m’a vraiment marqué et j’ai petit à petit voulu creuser le sujet.

Et cela a débouché sur une thèse… Oui alors qu’au départ je n’avais pas forcément pensé à faire une thèse ! C’est mon encadrante qui m’a poussée à en faire une avec elle. Et pendant 3 ans, elle n’a fait que m’ouvrir des portes. Elle m’a permis de me former, de devenir autonome… Et de manière générale, tout au long de mon parcours j’ai eu la chance de rencontrer des personnes bienveillantes qui m’ont accompagnée dans mon travail. Si j’ai ce prix aujourd’hui, je le dois à elles ! Et j’espère que demain, si j’encadre, je pourrai faire la même chose.

Ce qui te fascine chez les parasites ? Encore plus que les parasites en eux-mêmes, ce qui me fascine ce sont les interactions entre parasite et hôte. Tous les mécanismes mis en place par le parasite pour se répliquer et survivre, et en réponse les mécanismes mis en place par l’hôte pour se défendre et survivre également, tout cela dans un environnement donné.

Ce que tu détestes chez les parasites ? Le mal qu’ils font, que ce soit chez l’homme, les animaux ou les plantes. On a parfois tendance à avoir une vision anthropocentrée des parasites mais ils infectent beaucoup d’autres organismes, ce qui malheureusement a un coût.

Tu aimerais qu’on retienne quoi de ton travail ? L’importance d’étudier tous les compartiments impliqués dans les interactions hôtes-parasites pour mieux comprendre les émergences de maladies infectieuses. C’est-à-dire tous les acteurs, les processus et mécanismes en prenant en compte l’environnement, la population humaine et les interactions avec la faune sauvage. On voit aujourd’hui avec la Covid-19 les enjeux de ces recherches, mais il y a bien d’autres exemples comme HIV, la grippe… Cela montre l’importance d’étudier ces maladies à long terme.

Le portrait de Stéphanie en images ! 


Chaque année, la fondation l’Oréal décerne les Bourses France L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science à 35 jeunes chercheuses. Ce prix récompense leurs contributions dans l’avancée des connaissances scientifiques et leur engagement, notamment auprès des jeunes, pour la place des femmes dans la recherche scientifique. 

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