HÉPATITES VIRALES
« la meilleure stratégie contre l'hépatite B reste la vaccination »
HÉPATITES VIRALES
« la meilleure stratégie contre l'hépatite B reste la vaccination »
HÉPATITES VIRALES
« la meilleure stratégie contre l'hépatite B reste la vaccination »
Hépatites virales chroniques, les cibles de la recherche
Hépatites virales chroniques, les cibles de la recherche
Par Matthieu Martin. Publié le 29/09/2022
Les maladies du foie | Au CRCL, Les hépatites virales chroniques, l’une des causes principales de carcinome hépatocellulaire (CHC ou cancer du foie) et de cirrhose dans le monde, font l’objet d’une recherche foisonnante.
Leur taux de mortalité n’a cessé de croître dans le monde au cours des années 2000, dépassant le SIDA, la tuberculose ou le paludisme. Une tendance infléchie récemment par les efforts de la recherche, avec un traitement efficace contre l’hépatite C et une meilleure couverture vaccinale contre l’hépatite B. Pourtant, près de 300 millions de personnes sont toujours porteuses du seul virus de l’hépatite B (VHB). Un coût important de santé publique auquel s’ajoute un poids psychologique pour les malades : « se dire qu’on est toujours positif lors d’un test, cela reste un stress pour eux. Et dans certains pays, dans certaines communautés persiste une stigmatisation autour de l’hépatite B » explique Barbara Testoni, chercheuse Inserm au Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL). Actuellement, la recherche se mobilise autour de deux stratégies pour guérir ces hépatites virales chroniques : miser sur le système immunitaire et mettre au point des antiviraux efficaces.
La meilleure stratégie pour lutter contre l’hépatite B reste la vaccination rappellent les scientifiques. « Une baisse significative des contaminations s’observe dans les pays ayant vacciné massivement les enfants », souligne Mirjam Zeisel, chercheuse Inserm au CRCL. Or, 95% des enfants qui contractent l’hépatite B développent une maladie chronique du foie. Une fois le VHB installé, le système immunitaire va s’épuiser, ne parvenant plus à éliminer le virus. Le projet européen Horizon 2020 IP-cure-B, coordonné par le Pr Zoulim (Université Lyon 1/HCL), étudie justement les mécanismes en jeu lors de cet épuisement immunitaire et comment l’éviter, avec l’objectif d’identifier des molécules capables de ré-éduquer le système immunitaire.
Contrairement à l’hépatite B, il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C, mais les traitements actuels éradiquent le virus de l’hépatite C (VHC) de l’organisme en 8 à 12 semaines. À l’inverse, les traitements de l’hépatite B ne font que limiter la réplication virale en empêchant l’infection de nouvelles cellules. Le VHB en lui-même, composé d’un unique chromosome, appelé minichromosome viral, reste intouchable, niché dans le noyau des hépatocytes – les cellules du foie – infectées par le virus. En cas d’arrêt du traitement, toute la machinerie virale se remet en route et produit de nouveaux agents infectieux qui se propagent dans le foie. Comment fonctionne ce minichromosome viral, comment se régule-t-il et quels facteurs contribuent à son activité ? C’est justement ce que l’équipe du Pr Zoulim tente de comprendre au CRCL afin d’identifier des cibles antivirales pour altérer la formation ou le fonctionnement de ce minichromosome.
Une fois le virus de l’hépatite éliminé de l’organisme, le risque de cancer diminue, mais n’est pas nul pour autant. Car une hépatite virale chronique peut rester silencieuse des années, tandis que le foie se dégrade progressivement. Aussi, « certains mécanismes initiés par le VHC resteront activés après l’élimination de ce dernier de l’organisme » précise Mirjam Zeisel. De même, l’impact du VHB sur le génome des hépatocytes persiste, tout comme le risque de CHC, malgré la suppression de la réplication virale. Il apparait donc essentiel d’évaluer l’état du foie chez ces patients, ceci même après la guérison. C’est l’intérêt du projet RHU CirB-RNA, dirigé par le Pr Zoulim au CRCL sur des cohortes de patients ayant guéri d’une hépatite chronique C, ou sous traitement antiviral ciblant le VHB, et ayant développé ou non un cancer du foie. Les chercheurs espèrent identifier des biomarqueurs pertinents mesurant de manière non-invasive – par une prise de sang – la persistance virale dans le foie et le risque de cancer chez ces patients. À terme, cela permettrait d’adapter la prise en charge en fonction du risque de cancer.
Ces recherches fondamentales tournées vers le patient continuent d’améliorer leur prise en charge médicale, faisant régresser les maladies du foie d’origine virale. Mais ces avancées ne doivent pas reléguer au second plan la prévention, qui reste un moyen indispensable pour lutter contre ces maladies au niveau mondial. En premier lieu, la vaccination et le dépistage plaident les scientifiques.
Crédits photographie – © Anaëlle Dubois et Sarah Heintz (CRCL)
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Un dossier réalisé par l’Université Claude Bernard Lyon 1 en partenariat avec les Hospices civils de Lyon
L’émergence de l’axe hépatologie à Lyon repose sur un solide historique sur les hépatites virales, mais aussi sur des expertises de niveau international sur les maladies métaboliques (maladie du foie gras), les pathologies alcooliques, les cancers, la transplantation hépatique… Les équipes cliniques associées aux chercheurs de l’université Claude Bernard Lyon 1 travaillent main dans la main pour proposer des solutions innovantes et optimisées pour chaque patient, adulte et enfant, des HCL. L’intégration de la recherche et des soins d’excellence permet une prise en charge unique pour toutes les pathologies du foie.
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