Science et politique font-elles bon ménage ? C’est possible si les citoyens s’impliquent : voici le thème et la conclusion d’une rencontre organisée en août à Montréal par l’Institut du Nouveau Monde.
Que devons-nous attendre de la science que nous finançons ? Comment la science peut-elle éclairer les débats d’idées qui traversent notre société ? Voilà, en deux questions, le menu d’une rencontre organisée par l’Institut du Nouveau Monde de Montréal dans le cadre de son École d’été 2015.
Lors de la rencontre Science et politique, un mariage de raison ?, quatre personnalités scientifiques étaient réunies. Elles avaient chacune 7 minutes pour présenter leur point de vue, puis 45 minutes pour répondre aux questions des participants. Le maître de cérémonie était Michel Rochon, journaliste scientifique et médical pour Radio Canada.
2015 est une année électorale au Canada : au mois d’octobre, les Canadiens éliront un nouveau parlement. Il est donc assez logique que la science et la recherche aient été abordées sous cet angle politique lors de la rencontre organisée par l’Institut du Nouveau Monde (INM), une organisation dont le but est de favoriser la participation des citoyens à la vie démocratique sous toutes ses formes.
Cliquez et découvrez le parcours et les propositions des quatre experts pour une citoyenneté scientifique !
Professeure Catherine Potvin, botaniste spécialiste de la forêt tropicale et des changements climatiques : “Protéger la liberté de la recherche”
Catherine Potvin est une spécialiste de l’impact des changements climatiques sur la forêt.
Elle a représenté le Panama dans les négociations internationales sur le climat pendant six ans. Elle est actuellement pilote de Dialogues pour un Canada Vert, une initiative qui réunit près de 70 chercheurs en sciences et sciences humaines et qui reçoit le parrainage de la chaire UNESCO-Université McGill. Ce réseau de chercheurs vient de publier un important rapport qui résume le consensus scientifique sur les changements climatiques et propose aux politiques des pistes pour agir.
Quelles sont ses propositions ?
Professeure Florence Piron, anthropologue et philosophe : “Garantir le libre accès à la littérature scientifique”
Florence Piron est une intellectuelle engagée.
Enseignante et chercheure à l’Université Laval (Québec), elle travaille sur les liens entre science, politique et culture et préside l’association Sciences et bien commun, qui milite notamment pour le libre accès (open access) à l’information scientifique et technique. Elle a également fondé Accès Savoirs, boutique des sciences de l’Université Laval.
Quelles sont ses propositions ?
Binh An Vu Van, journaliste scientifique : “Réclamer le débat sur ce qui est financé”
Binh An Vu Van est journaliste scientifique pour la radio et la presse écrite.
Née en France et vivant au Québec depuis ses jeunes années, Binh An Vu Van a présidé pendant deux ans l’Association des communicateurs scientifiques du Québec et reçu de nombreux prix de journalisme et de médiation. Elle a notamment alerté la communauté scientifique et l’opinion publique sur le bâillonnement des scientifiques canadiens par le gouvernement fédéral, et orchestré une campagne contre la désinformation sur les changements climatiques.
Quelles sont ses propositions ?
Professeur Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec : “Partager le plaisir à faire de la recherche”
Rémi Quirion occupe depuis 2011 le poste de scientifique en chef du Québec, une fonction créée la même année.
Son rôle est de faire le lien entre le gouvernement du Québec (et non du Canada) et le monde de la recherche, notamment en veillant au bon fonctionnement des Fonds de recherche. C’est un chercheur en médecine réputé, spécialiste de la maladie d’Alzheimer.
Quelles sont ses propositions ?
A quoi sert un scientifique en chef ? 3 questions à Rémi Quirion