[édito] la ville durable, un nouveau rapport de la nature en ville
[édito] la ville durable, un nouveau rapport de la nature en ville
Pendant longtemps, ville et biodiversité ont entretenu des relations difficiles. L’urbanisation, avec la densification dans certains territoires des populations humaines sous l’effet de leur démographie et de changements des organisations sociales, a engendré une perte toujours plus grande d’habitats naturels hébergeant chacun une biodiversité spécifique.
des citoyens qui ne réalisent plus qu’ils font partie intégrante, comme les non humains, de la biosphère
Ceci passe par des effets bien connus incluant une artificialisation omniprésente des terres, des infrastructures construites par les hommes qui fragmentent toujours plus les écosystèmes relictuels, et des pollutions qui affectent les sols, l’eau et l’air avec des effets importants sur la biodiversité. Une partie moins visible du problème réside dans les effets déportés du fonctionnement des villes vers des espaces connexes (pollutions des eaux en aval des villes par exemple) voire vers des territoires très lointains (déforestation pour fournir fibres et alimentation aux populations urbaines par exemple). Enfin, un aspect insuffisamment reconnu du problème tient en un détachement (et une méconnaissance) de plus en plus grand des habitants des villes vis à vis de la nature, avec des citoyens qui ne réalisent plus qu’ils font partie intégrante –comme les non humains– de la biosphère, ce grand réseau d’interactions et d’interdépendances entre êtres vivants ; et par-là même qui ont perdu de vue l’importance qu’il y a à protéger et vivre en harmonie avec la nature.
un changement de paradigme est nécessaire
Dans les dernières décennies, et plus encore les dernières années, les limites de cette trajectoire ont été de plus en plus mises en lumière. Les effets dévastateurs des ilots de chaleur et des canicules dans les territoires urbains sous l’effet du réchauffement climatique, les épisodes d’inondations, les pollutions chimiques, sonores et lumineuses, le difficile maintien de la fertilité des sols urbains, et les problèmes de santé (y compris mentale) associés à la nature de ces territoires, ont démontré aux décideurs comme aux citoyens qu’un changement de paradigme est nécessaire. Il n’est plus possible de concevoir une métropole comme un territoire largement découplé de la nature. Le problème n’est plus de trouver une petite place à la biodiversité dans les interstices de ces espaces hautement anthropisés ; mais bien de repenser les territoires urbains et péri-urbains comme des socio-écosystèmes où humains et non humains peuvent vivre en harmonie, et où le tissu vivant mêlé au tissu technique de la ville concoure à rendre ces espaces plaisants à vivre pour tous, performants dans leur manière à rendre des services multiples, et adaptables et résilients face aux défis de l’Anthropocène.
l’émergence du concept de solutions fondées sur la nature
Ce changement de paradigme s’est accompagné de l’émergence d’un concept issu du monde non académique: celui de solutions fondées sur la nature. Les solutions fondées sur la nature sont définies comme les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité. Des écosystèmes résilients, fonctionnels et diversifiés fournissent en effet de nombreux services écosystémiques pour nos sociétés tout en permettant de préserver et restaurer la biodiversité. Les solutions fondées sur la nature trouvent de nombreuses applications, notamment dans le domaine de l’urbanisation durable (développement d’écosystèmes urbains pour accroitre l’adaptation et la résilience de ces territoires), de la gestion de l’eau (préservation de la ressource en eau en quantité et qualité, réduction du risque d’inondation), ou de l’atténuation et adaptation au changement climatique. Ces solutions fondées sur la nature sont très systémiques et amènent à adopter une vision long terme, en visant des bénéfices tant environnementaux que sociaux et économiques. Il s’agit ici de développer –et évaluer pas à pas– des démarches d’ingénierie des socio-écosystèmes faisant appel aux capacités des systèmes vivants bio-divers à fournir de multiples services écosystémiques en assurant une capacité d’adaptation et de résilience face aux changements et incertitudes futurs.
Au moment où de telles solutions sont de plus en plus déployées, localement ou à échelle plus large, par nombre d’acteurs de terrain, force est de constater le besoin grandissant d’un accompagnement de ce mouvement par la recherche. Concevoir, déployer et évaluer des solutions fondées sur la nature nécessite en effet de relever de nouveau défi pour la recherche en mobilisant des approches et expertises très diverses, issues des domaines de l’écologie et l’évolution, l’ingénierie, la physique, la géographie, la gestion des territoires, la sociologie, l’économie, l’anthropologie, le droit, la politique… Il s’agit aussi de développer des actions en collaboration étroite entre acteurs académiques et non académiques.
de formidables capacités du site pour travailler sur les défis environnementaux qui se posent pour l’émergence d’une ville durable
Ce changement de paradigme s’est accompagné de l’émergence d’un concept issu du monde non académique: celui de solutions fondées sur la nature. Les solutions fondées sur la nature sont définies comme les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité. Des écosystèmes résilients, fonctionnels et diversifiés fournissent en effet de nombreux services écosystémiques pour nos sociétés tout en permettant de préserver et restaurer la biodiversité. Les solutions fondées sur la nature trouvent de nombreuses applications, notamment dans le domaine de l’urbanisation durable (développement d’écosystèmes urbains pour accroitre l’adaptation et la résilience de ces territoires), de la gestion de l’eau (préservation de la ressource en eau en quantité et qualité, réduction du risque d’inondation), ou de l’atténuation et adaptation au changement climatique. Ces solutions fondées sur la nature sont très systémiques et amènent à adopter une vision long terme, en visant des bénéfices tant environnementaux que sociaux et économiques. Il s’agit ici de développer –et évaluer pas à pas– des démarches d’ingénierie des socio-écosystèmes faisant appel aux capacités des systèmes vivants bio-divers à fournir de multiples services écosystémiques en assurant une capacité d’adaptation et de résilience face aux changements et incertitudes futurs.
Au moment où de telles solutions sont de plus en plus déployées, localement ou à échelle plus large, par nombre d’acteurs de terrain, force est de constater le besoin grandissant d’un accompagnement de ce mouvement par la recherche. Concevoir, déployer et évaluer des solutions fondées sur la nature nécessite en effet de relever de nouveau défi pour la recherche en mobilisant des approches et expertises très diverses, issues des domaines de l’écologie et l’évolution, l’ingénierie, la physique, la géographie, la gestion des territoires, la sociologie, l’économie, l’anthropologie, le droit, la politique… Il s’agit aussi de développer des actions en collaboration étroite entre acteurs académiques et non académiques.
faire de Lyon un site phare pour les solutions fondées sur la nature au niveau national et international
Ce dossier évoque aussi des initiatives importantes pour le site, tel le PEPR SOLU-BIOD qui permet la création d’un living lab sur les solutions fondées sur la nature à Lyon. Plus généralement, Lyon fait partie du petit nombre de sites ciblés par ce PEPR, avec un accompagnement et un soutien financier spécifiques. L’enjeu est de faire de Lyon un site phare pour les solutions fondées sur la nature au niveau national et international, en abordant les enjeux associés à leur conception, évaluation et déploiement dans les territoires. Voilà un agenda de recherche ambitieux et mobilisateur ! Voilà un agenda qui renforcera les liens entre la communauté de recherche du site et les acteurs de terrain et décideurs locaux, pour accompagner le changement de paradigme qu’adoptent ceux qui repensent la ville comme un socio-écosystème, au bénéfice des hommes et de la biodiversité en concevant des territoires plus accueillants et plus durables !
Xavier LE ROUX
DUA du laboratoire d’Ecologie Microbienne de lyon (Univ Lyon 1, INRAE, CNRS, VetAgroSup)
Directeur de la FR BioEEnViS
Un dossier Sciences pour tous réalisé à l’Université Claude Bernard Lyon 1
Comment créer des espaces plaisants à vivre pour toutes et tous, performants dans leur manière de rendre des services multiples, et adaptables et résilients face aux défis de l’Anthropocène ? Ces derniers, dans un contexte d’urbanisation croissante, ont démontré aux décideurs comme aux citoyens qu’un changement de paradigme est nécessaire. Il n’est plus possible de concevoir une métropole comme un territoire largement découplé de la nature, mais bien d’imaginer des territoires urbains et péri-urbains comme des socio-écosystèmes où humains et non-humains peuvent vivre en harmonie.
S’appuyant sur des recherches et des travaux en cours à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et dans les laboratoires lyonnais, des chercheurs et des chercheuses posent un regard sur la ville de demain, et l’importance de renouer avec notre environnement, de lui faire de la place et de le faire durer.
Un dossier Sciences pour tous réalisé à l’Université Claude Bernard Lyon 1
Comment créer des espaces plaisants à vivre pour toutes et tous, performants dans leur manière de rendre des services multiples, et adaptables et résilients face aux défis de l’Anthropocène ? Ces derniers, dans un contexte d’urbanisation croissante, ont démontré aux décideurs comme aux citoyens qu’un changement de paradigme est nécessaire. Il n’est plus possible de concevoir une métropole comme un territoire largement découplé de la nature, mais bien d’imaginer des territoires urbains et péri-urbains comme des socio-écosystèmes où humains et non-humains peuvent vivre en harmonie.
S’appuyant sur des recherches et des travaux en cours à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et dans les laboratoires lyonnais, des chercheurs et des chercheuses posent un regard sur la ville de demain, et l’importance de renouer avec notre environnement, de lui faire de la place et de le faire durer.